Géologie et hydrogéologie

Le périmètre du SAGE Auzance-Vertonne couvre deux grands domaines géologiques : l’extrémité méridionale du Massif Armoricain, constituée essentiellement de schistes plus ou moins métamorphiques mais aussi de gneiss et de granites, d’âge probablement paléozoïque ; et les terrains mésozoïques du Nord du Bassin aquitain, principalement calcaires et transgressifs sur les premiers.

Géologie

Carte géologique du SAGE Auzance-Vertonne

Pour ce qui est du substratum paléozoïque (Massif Armoricain), la région ouest-vendéenne se divise en deux domaines : la Vendée littorale, bien affleurante (à marée basse), et le Bas-Bocage n’affleurant pratiquement pas. Le terme Bas-Bocage désigne la région située entre l’axe éclogitique des Essarts—Mervent et la Vendée littorale. Son altitude moyenne est de 70 à 80 m et celle-ci décroît progressivement jusqu’à la côte. Ce terme est employé par opposition au Haut-Bocage, plus à l’Est et d’altitude plus élevée (environ 120 m de plus), constitué par la région des granites vendéens (par ex. : collines vendéennes du granite de Mortagne-sur-Sèvre) et par l’unité du synclinorium de Chantonnay.

Les terrains cristallophylliens affleurant sur le territoire du SAGE montrent à la fois les deux histoires tectono-métamorphiques :

  • les schistes bordant les granites témoignent d’une évolution plus complexe dans un climat de métamorphisme de contact,
  • les formations situées à l’écart des granites (à l’Ouest, en bordure littorale), permettent d’observer l’évolution prograde normale suivie par les roches pendant les événements varisques majeurs. En effet, la bordure littorale entre les Sables-d’Olonne et Brétignolles, est d’un très grand intérêt sur le plan géologique car elle permet d’observer une coupe quasi continue de l’ensemble des terrains métasédimentaires.

Les formations sédimentaires présentes sur le territoire du SAGE sont principalement des terrains de couverture (dunes, alluvions fluvio-fandriennes) et les formations mésozoïques du Nord du Bassin aquitain, principalement calcaires. -

  • Les terrains de couverture se sont mis en place à l’Holocène. La transgression flandrienne a alors donné le trait de côte du littoral actuel et provoqué l’apparition de marécages (« terre à bri ») en noyant les estuaires des fleuves côtiers. C’est au cours de cette transgression que se sont mises en place les dunes qui bordent la majeure partie du littoral.
  • Les formations jurassiques, transgressives sur le socle paléozoïque, débutent par des faciès fluviatiles terrigènes, d’âge Hettangien inférieur, auxquels succdent rapidement des faciès marins carbonatés peu profonds et relativmeent confinés. Après une interruption majeure de la sédimentation au sommet du Lias inféireur (hard-ground), un régime marin franc s’installe au Lias moyen et des faciès carbonatés de plate-forme, plus ou moins distale (calcaires et marnes) se succèdent.

Hydrogéologie

Plusieurs unités hydrogéologiques peuvent être distinguées en fonction de la lithologie des formations aquifères.

Hydrogéologie Auzance

Terrains de couverture

La plupart des formations plio-quaternaires du SAGE sont peu épaisses ou peu perméables et ne constituent pas des réservoirs aquifères importants. Deux formations ont un intérêt restreint :

  • les sables dunaires renferment une petite nappe perchée d’eau douce alimentée par les précipitations efficaces (faibles débits) ;
  • les alluvions fluvio-marines flandriennes (« bri ») présentes sous les zones marécageuses renferment un niveau discontinu de sables coquilliers à galets vers sa base pouvant très localement présenter un intérêt hydrogéologique (eau saumâtre ou salée).

Formations mésozoïques

Affleurantes uniquement au sud du territoire, elles constituent un système aquifère multicouche. Plusieurs formations de perméabilité inégale se superposent. Deux horizons carbonatés du Jurassique présentent des ressources aquifères : le Bathonien et l’Hettangien. Ces aquifères étant de type karstique, ils présentent une grande vulnérabilité aux éventuelles pollutions.

  • Calcaires bathoniens (Dogger moyen) : la zone-réservoir se limite à la bordure nord du marais de Longeville et de la forêt entre Saint-Vincent-sur-Jard et Longeville. Selon l’importance de la karstification et la période de l’année, les débits ponctuels soutirables peuvent varier de 10 à 300 m3/h. Malgré la faible extension de la zone réservoir de l’aquifère, cette nappe fait l’objet d’une importante exploitation pour l’irrigation. La nappe, libre côté plaine, devient captive sous le marais puis sous les formations marneuses du Callovien. Au sein de la formation aquifère, une interface eau douce-eau salée limite son utilisation. Sur le plan de la qualité, la plupart du temps très vulnérables aux pollutions superficielles, la nappe du Dogger présente généralement des teneurs en nitrates élevées.
  • Calcaires hettangiens (Lias inférieur) : ces formations présentent localement des débuts de karstification où circule l’eau souterraine. Cependant, cette karstification est peu développée, et bien souvent colmatée par des cristallisations. Les débits rencontrés au sein de cette formation sont faibles (inférieurs à 10 m3/h) ou nuls. Seuls des ouvrages implantés en bordure du marais de La Vinière (Nord-Ouest de Jard-sur-Mer) ont mis en évidence des débits atteignant 50 m3/h, avec cependant des limites dans la ressource en eau douce exploitable. Sous les sables dunaires de la forêt domaniale d’Olonne, les calcaires hettangiens se poursuivent jusqu’à l’estran ; s’y trouve alors l’interface eau douce-eau salée de la nappe (épaisseur inférieure à 10 m). Sur le plan chimique, dans la nappe du Lias inférieur (captive), les teneurs en nitrates sont faibles. En revanche, deux causes principales peuvent dégrader la qualité de l’eau : le fluor (fréquent dans les aquifères sédimentaires profonds) et les chrlorures (en raison des intrusions d’eau salée d’origine marine).

Séries paléozoïques

Ces formations, qui affleurent largement sur la carte, sont surtout composées de sédiments fins pélitiques plus ou moins métamorphisés. Ce sont des schistes rouges du Silurien et des schistes subardoisiers ou sériciteux de l’Ordovicien. Ces formations, globalement peu perméables, ne sont pas favorables à la circulation d’eau dont le débit d’exploitation dépasse rarement 1 m3/h.

Terrains métamorphiques

Essentiellement composées de micaschiste et de gneiss, ces formations qui affleurent entre Olonne-sur-Mer et Talmont-Saint-Hilaire, ne présentent qu’une perméabilité de fissures de faible ampleur. La fraction micacée des terrains fournit à l’altération des produits argileux qui colmatent les fissures. Rares sont les points d’eau dont le débit d’exploitation est supérieur à 1 m3/h (05846X0005). Des phénomènes de dénitrification naturelle, par l’oxydation de sulfures, se produisent dans les terrains de socle et s’accompagnent d’une production de fer.

Roches granitiques

Les aquifères dans ces roches plutoniques sont de type fissural. Trois secteurs présentent des forages d’exploitation : le granite d’Aubigny, celui d’Avrillé et le microgranite de Vairé. La ressource en eau souterraine y est généralement faible et limitée. Les meilleures productivités se rencontrent par forage dans les fissures propres du granite sain à proximité des zones faillées. Un cas exceptionnel de productivité dans ce type d’aquifère est à noter sur la commune d’Aubigny : 80 m3/h exploitables dans un forage de faible profondeur (05844X0002/F ; 39m). Les nombreux puits captent les arènes granitiques de surface. La faible transmissivité des arènes, liée à la présence d’argile d’altération, ne permet pas l’obtention de débit supérieur à 1 ou 2 m3/h. Dans les formations granitiques, l’eau est généralement de bonne qualité bien qu’acide.

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SAGE Auzance-Vertonne