Géologie et hydrogéologie

Le bassin versant de l’Huisne se situe sur la bordure occidentale du Bassin de Paris. La couverture sédimentaire, est constituée par les séries superposées du Jurassique, du Crétacé et localement de l’Eocène. La vallée de l’Huisne présente en outre un remarquable système de terrasses fluviatiles quaternaires.

Géologie

Les dépôts jurassiques (j2 et j3 sur la carte ci-dessous) et crétacés (c1 et c2) correspondent à des épisodes de sédimentation marine, tandis que les formations du Tertiaire (e2) sont témoins d’une période de dépôts continentaux (origine laguno-lacustre).

Huisne

Les accidents tectoniques reconnus sont directement en rapport avec l’axe de l’Huisne. La faille principale conditionne le tracé de la rivière : c’est la faille de l’Huisne. Cette faille de cisaillement dextre et d’âge tertiaire est à l’origine de la bifurcation du cours de l’Huisne, tout d’abord dirigé vers l’est en amont puis de direction sud-ouest. Elle est accompagnée de failles secondaires qui déterminent une chapelet de petites structures en horsts (Vouvray-sur-Huisne, la Ferté-Bernard), graben (Fontenaille, Montreuil) et demi-graben (Villaines-la-Gonais).

En dehors du secteur nord-ouest où le dôme de Jauzé traduit un relèvement local de la série jurassique, la couverture sédimentaire a généralement une structure tabulaire ; ce n’est qu’à proximité immédiate des accidents que des pendages de 10 à 50° ont pu être observés.

Dans la plus grande partie du bassin affleurent les formations du Cénomanien moyen et supérieur. Le Cénomanien est essentiellement constitué de la craie glauconieuse et des marnes de Ballon en partie basale, des sables et grès de la Trugalle et de Lamnay, de la craie et des marnes et des sables et grès du Mans (Cénomanien moyen), et enfin des sables du Perche, puis des marnes à huîtres sus-jacentes.

Ces formations sont surmontées par les craies et argile à silex du Turonien qui forment la plupart des reliefs de la région. Les couches turoniennes sont elles-mêmes très localement recouvertes, en discordance, par des sables et argiles éocènes (interfluves entre la Chéronne et le Rosay-Est, aval des bassins de la Jambette et de la Rhône, aval du bassin de la Cloche en rive gauche).

Les couches sous-jacentes au Cénomanien moyen affleurent à la faveur d’accidents tectoniques. Ainsi, les argiles du Cénomanien inférieur sont observables dans le bassin de la Vive Parence et de la Queune. Les formations du Jurassique (calcaires coralliens de l’Oxfordien, calcaires marneux du Callovien) affleurent en rive gauche de l’Huisne entre Duneau et Sceaux-sur-Huisne, en amont des bassins de l’Erre et de la Même, du Prulay et de la Chippe. Les formations du Callovien et de l’Oxfordien forment un ensemble d’une centaine de mètres d’épaisseur reposant sur les calcaires du Bajo-Bathonien (non affleurant).

Hydrogéologie

Carte géologique du SAGE Huisne

On distingue plusieurs aquifères sur le bassin versant de l’Huisne :

Les calcaires du Jurassique moyen (Bathonien) et supérieur (Oxfordien)

Ils forment deux réservoirs distincts, séparés par les marnes du Callovien peu perméables.

  • Les formations du Bajo-Bathonien, non affleurantes, sont plus ou moins bien cimentées et souvent fracturées. Elles constituent, sous la couverture argileuse du Callovien, un aquifère captif dont la productivité est très inégale.
  • Les calcaires de l’Oxfordien (Calcaires corallien et Calcaire à Astartes) constituent un très bon aquifère en raison de leur cimentation imparfaite et de leur fissuration bien exprimée lorsqu’ils sont affleurant. L’aquifère devient captif sous la couverture marneuse de l’Albien-Cénomanien. Les masses d’eau souterraine correspondantes à l’aquifère des calcaires de l’Oxfordien sont FRG124 (partie libre) et FRG141 (partie captive).
Carte hydrogéologique des masses d’eau souterraines libres du SAGE Huisne

Carte hydrogéologique des masses d’eau souterraines captives du SAGE Huisne

Le Cénomanien

Il consitue un aquifère majeur. C’est un aquifère multicouche constitué essentiellement des sables et grès de la Trugalle et de Lamnay ainsi que des sables du Perche. La masse d’eau souterraine correspondante est FRG081.

  • Les Sables de la Trugalle et de Lamnay (Cénomanien inférieur) contiennent la nappe la plus importante du secteur soutenue par les Marnes de Ballon et la craie glauconieuse. L’aquifère devient captif sous les formations marneuses du Cénomanien moyen. Les Sables de la Trugalle fournissent des débits intéressants. En rive gauche de l’Huisne, les Sables de Lamnay présentent des grès caverneux à leur partie supérieure et les ouvrages, d’autant plus productifs que la hauteur d’aquifère saturé est importante, sont assez nombreux (24 m3/h - 2 m3/h/m à St Maixent, 100 m3/h - 30 m3/h/m aux Loges en nappe libre, 70 m3/h - 18 m3/h/m ; T : 3,10-2 m2/s à Coudrecieux en nappe captive).
  • Au-dessus des formations marneuses du Cénomanien moyen (Marnes de Nogent-le-Bernard ou la craie de Théligny), les Sables du Perche (Cénomanien supérieur) renferment également une nappe importante à l’origine de petits cours d’eau qui rayonnent autour du plateau de Bonnétable. Au sein des Sables du Perche coexistent des sables grossiers et des sables fins argileux irrégulièrement répartis horizontalement et verticalement. Leur productivité dépend aussi de l’épaisseur de la tranche d’eau saturée. En bordure de cuesta, les débits sont faibles mais ils augmentent en s’éloignant sous les plateaux.

La craie du Séno-Turonien

Elle repose sur les marnes à huîtres et les sables du Perche et constitue un aquifère sensible au développement de phénomènes karstiques. Cette formation est peu développée sur le bassin de l’Huisne. Affleurant peu, elle est localisée sous les formations datant du Tertiaire mais contient une nappe de type libre. Des engouffrements associés aux réseaux karstiques la rendent d’autant plus vulnérable vis-à-vis des pollutions de surface.

Les sables du Bartonien (Eocène)

Localisés sous forme de placages peu épais ou en remplissage de fossé tectonique (près de Fyé), ils fournissent de faibles débits et ne constituent pas un aquifère remarquable.

Les alluvions récentes

Elles remblayent le lit majeur de l’Huisne, sont grossières dans leur partie inférieure et peuvent fournir des débits importants. Les résultats sont améliorés lorsque le substratum, constitué par les sables cénomaniens, est également sollicité. La masse d’eau correspondante est FRG138.

Sources consultées :

Notice de la carte géologique au 1/50.000 - Feuille de la Ferté-Bernard (323)

BCEOM (2003) - Schéma d’aménagement et de gestion des eaux du bassin de l’Huisne, Etat des lieux des milieux et des usages et détermination des manques - Rapport Principal, 164 p.

BRGM Ed. (2006 )- Aquifères & Eaux souterraines en France

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