Face au manque d’eau, quelles solutions ?

Quelles sont les conséquences d’une baisse du niveau des eaux souterraines ?

Pour les eaux superficielles :

• Baisse des débits d’étiage des cours d’eau et augmentation de la durée des assecs ;
• Réduction du débit et du nombre de sources et assèchement des zones humides.
  La faune et la flore associées aux milieux humides de surface ainsi que les paysages sont par ricochet affectés par une baisse de niveau des eaux souterraine.

Pour les prélèvements en eau souterraine :

• Ruptures d’approvisionnement occasionnées par le dénoyage de pompes (niveau d’eau en-dessous de la pompe) ;
• Conflits d’usages (irrigation, industrie, loisir, énergie, eau potable, sécurité civile).

Pour la qualité de l’eau en zone littorale :

• Risque de remontée du biseau salé (limite eau douce/eau de mer) ;
• Dégradation de la qualité des eaux dans les estuaires, les zones de marais et les aquifères côtiers.

Quelles sont les solutions ?

Lutter contre le manque d’eau suppose d’agir d’abord sur deux plans :

• La limitation de l’augmentation de la température pour limiter aussi l’évaporation, ce qui rejoint les mesures visant l’atténuation du changement climatique.
• La recherche d’une plus grande sobriété de tous les usagers des ressources en eau, pour rééquilibrer la balance entre demande et ressources renouvelables. La réduction
  S’ajoutent à cela des solutions techniques visant à mieux gérer les ressources en eau.

Solutions techniques pour améliorer la gestion quantitative des eaux souterraines

Ces solutions visent à :

• Favoriser l’infiltration de l’eau (entrées d’eau et recharge des nappes) avec par exemple la désimperméabilisation des sols, la recharge maîtrisée des aquifères par les eaux de surface (si disponibles) ou des eaux non conventionnelles (eaux de pluie et eaux usées traitées) ;
  

  

  Exemple de carte de capacité d’infiltration des eaux pluviales (Brgm, 2018)

• Connaître et maîtriser les prélèvements dans le milieu (sorties d’eau et abaissement des niveaux) avec la mise en lien de bases de données, la définition et le respect de règles de gestion (arrêtés sécheresse, volumes prélevables…) et l’économie d’eau (https://www.ecologie.gouv.fr/secheresse-economiser-leau)
  

  

  Exemple d’indicateur piézométrique utilisé dans le cadre d’un arrêté sécheresse

  Les seuils de vigilance, alerte, alerte renforcée et crise sont fixés par arrêté préfectoral.
  Les niveaux observés permettent de définir la situation et les restrictions d’usage.
  Les prévisions de niveaux sont réalisées - sous certaines conditions - en fin de recharge, en fonction de scénarii météorologiques.

Ces adaptations doivent être pensées :

• en fonction des spécificités de chaque territoire,
• dans un objectif de rapport bénéfices/risques.

Travaux du Sénat

Le Sénat a établit un rapport d’information « Eviter la panne sèche - Huit questions sur l’avenir de l’eau » (Rapport d’information n° 142 (2022-2023), déposé le 24 novembre 2022).

Pour éclairer un large débat qu’ils appellent de leurs voeux, les rapporteurs ont traité huit questions sur l’avenir de l’eau à l’horizon 2050 dans notre pays. Comment évolueront les utilisations de l’eau ? Comment le cycle de l’eau va-t-il se modifier ? Comment gérer les conflits d’usage ? Comment améliorer la gouvernance de l’eau ? quelles sont les données nécessaires à une bonne gestion de la ressource ? Comment mieux mobiliser l’eau sur notre territoire ? Comment faire progresser la qualité de l’eau ? Quels sont les enjeux financiers de la politique de l’eau ?

Le rapport comporte huit recommandations à mettre en œuvre dès aujourd’hui pour faire de l’eau un bien commun partagé, répondant aux attentes de la société dans un contexte de transition hydrique qui touche tous les territoires.

Pour accéder au rapport d’information