Géologie et hydrogéologie

Le périmètre du SAGE se situe dans la zone de contact entre deux grandes unités géologiques, le Massif Armoricain à l’Ouest et le Bassin Parisien à l’Est.

Le territoire du SAGE est fortement marqué par « l’accident géologique du Layon ». Cette faille de direction Sud-Armoricaine (Nord-Ouest/Sud-Est) présente un tracé peu rectiligne, en raison de nombreux décrochements perpendiculaires. Les rejeux post-cénomaniens de cet accident ont entraîné le rehaussement des terrains situés au Nord, au pied desquels coule le Layon.

Géologie

Carte géologique du SAGE Layon-Aubance

Le cours du Layon est profondément marqué par l’interaction entre les directions de la faille et des rejeux. La mise en relief des coteaux du Layon constitue ainsi un trait caractéristique de cette région. La vallée du Layon est donc dissymétrique dans sa partie aval, ses affluents étant localisés en rive gauche et entaillant profondément un vaste plateau à pente faible.

Le bassin de l’Aubance offre un relief moins marqué, en particulier dans sa partie amont. Le versant droit dans la partie aval du cours d’eau apparaît néanmoins plus abrupt, avec des coteaux schisteux qui dominent la vallée, de Mûrs-Erigné à Brissac-Quincé.

On distingue ainsi :

  • au sud de l’accident du Layon, le socle d’âge primaire affleure. Il est constitué essentiellement de Schistes briovériens plus ou moins métamorphisés. Ces schistes constituent le support du Glacis des Mauges qui descend en pente douce jusqu’au Layon. Ils sont localement recouverts par des faluns de l’ère tertiaire. Plus au sud-ouest émergent des formations d’origine éruptive relativement dures constituant le complexe éruptif de Cossé d’Anjou (rhyolites, granites). Les terrains du socle armoricain situés au nord-ouest de l’accident du Layon à l’aval du bassin versant d’Aubance, sont représentés par des schistes et grès paléozoïques (Ordovicien à Dévonien inférieur), qui appartiennent au synclinorium de Saint-Georges-sur-Loire.
  • au nord-est de l’accident du Layon, on trouve des terrains sédimentaires représentés essentiellement par :
    • des sables et des marnes du Cénomanien pour l’ère Secondaire ;
    • des affleurements discontinus sableux et graveleux des Faluns d’Anjou (sables coquilliers - Miocène) pour l’ère Tertiaire ;
    • le tuffeau du Turonien sur la partie amont du bassin de l’Aubance. Il alimenterait les sources karstiques de Louerre et de Grézillé.

Hydrogéologie

Globalement, le contexte géologique des bassins versants du Layon et de l’Aubance n’est pas favorable à la constitution de réserves en eau souterraine importantes. Les terrains sédimentaires, contenant des nappes d’interstices, offrent toutefois des ressources plus importantes que les roches peu perméables du socle armoricain.

Hydrogéologie Layon Aubance

Cinq aquifères, plus ou moins productifs, se distinguent sur le bassin versant du Layon et de l’Aubance :

  • L’aquifère des nappes alluviales constituent une ressource en eau non négligeable lorsque les dépôts alluviaux sont importants (sur le bassin de l’Aubance et en amont du Layon).
  • Les aquifères des formations tertiaires (Faluns d’Anjou miocènes, sables coquilliers, dans le secteur de Doué-la-Fontaine), souvent superficiels, peuvent constituer localement des petits aquifères à débits intéressants. Localement, ces aquifères sont exploités pour l’irrigation, les usages industriels et plus modestement pour des usages domestiques (potager, sanitaires, …). Cependant, la qualité des eaux captées est souvent mauvaise, en raison de la faible protection naturelle de ces nappes superficielles.
  • L’aquifère du tuffeau (craie) du Turonien, dont l’extension se limite à la partie amont au sud-est du bassin de l’Aubance, donne de bon débit (30 m3/h) mais sa faible étendue en fait une ressource moins intéressante que la nappe des sables du Cénomanien. Des phénomènes de résurgence ont lieu, notamment à proximité de Louerre et de Grézillé, et ces sources contribuent à l’alimentation de l’Aubance. Les débits fournis par cet aquifère sont de cette manière très variables (généralement moins de 5m3/h, jusqu’à 40 à 50m3/h).
  • L’aquifère des sables du Cénomanien : les sables et les graviers de base du Cénomanien, d’épaisseur variable (0 à 15 m), bien qu’ils ne permettent pas d’obtenir des débits aussi intéressants que le tuffeau, constituent un aquifère à bonne perméabilité. L’aquifère des sables du Cénomanien est séparé du tuffeau par des marnes peu perméables. Malgré sa faible épaisseur, cet aquifère constitue l’une des principales ressources en eau souterraine du département du Maine-et-Loire. Cet aquifère couvre la moitié amont du bassin de l’Aubance et le nord-est du bassin du Layon. Vulnérable aux pollutions dans les zones où il est de type libre, il l’est en revanche beaucoup moins dans ses parties captives. Il a pu être capté pour l’AEP de la ville de Thouarcé avec une productivité de 20 à 30 m3/h.
  • L’aquifère des roches du socle, en continuité hydraulique avec celle des sables du Cénomanien, est généralement moins perméable que les aquifères sédimentaires : la ressource en eau souterraine exploitable est faible et l’obtention de débits intéressants se limite aux zones de failles et de fissures.

Les cartes piézométriques qui ont été établies par le BRGM dans le bassin de l’Aubance et du Layon confirment que la nappe contenue dans les sables cénomaniens et celle contenue dans les roches métamorphiques sont en connexion hydraulique : il convient de parler de la nappe des roches métamorphiques du socle et des sables cénomaniens. Il s’agit d’une seule et même nappe, bien que ses propriétés hydrodynamiques soient très différentes entre la partie du réservoir de socle, celle des sables cénomaniens libres (la plus intéressante en terme de ressource exploitable), et celle des sables cénomaniens captifs. Cette nappe est drainée par les cours d’eau et les vallées sèches (et donc les lignes de courant convergent vers les vallées), là où la nappe est libre et où affleurent les roches métamorphiques du socle.

Pour en savoir plus :

Lucassou F., Allier D., Chrétien P. avec la collaboration de Féret M.-J., Jegou J.-P. (2011) - Élaboration de règles de gestion volumique de la ressource en eau souterraine - Bassin Versant du Layon. Rapport final - BRGM/RP-60065-FR, 53 p., 25 ill., 7 ann.

Chrétien P. avec la collaboration de M.J. Féret, J.P. Jégou & F. Lucassou (2012) – Fonctionnement hydrogéologique du bassin versant de l’Aubance (49). Recommandations pour l’élaboration de règles de gestion quantitative. Rapport final – BRGM/RP-61082-FR, 93 p., 19 ill., 3 tab., 3 ann.

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SAGE Layon-Aubance