Géologie et hydrogéologie

Le territoire du SAGE du Thouet se situe sur la zone de transition entre le Bassin Parisien et le Massif Armoricain et est caractérisé par une sédimentation peu épaisse avec d’importantes lacunes.

L’extrémité orientale du Massif Armoricain, affleurant à l’ouest du territoire du SAGE, constitue le substratum des zones de bocages et de la Gâtine. À l’est d’une diagonale orientée NNW-SSE, les terrains de socle sont recouverts en discordance par les formations secondaires du Bassin Parisien.

Géologie

Carte géologique du SAGE Thouet

Sur le SAGE, plusieurs régions naturelles liées au contexte géologique se distinguent :

  • À l’ouest, les micaschistes et les roches éruptives, souvent altérés à leur sommet et recouverts de lambeaux de Cénomanien, supportent un paysage de bocage peu vallonné dont l’altitude moyenne décroît du sud-ouest (100 m NGF) au nord-est (60 m NGF). Dans le secteur de Vihiers, affleurent des rhyolites appartenant à l’unité volcanique rhyolitique (ryolithes du choletais) du complexe de Cholet-Thouars. Ce complexe, dans lequel sont associées cette unité rhyolitique et l’ensemble plutonique acide à basique (microgranite de Thouars, gabbro de Massais et termes hybrides), témoigne d’un important magmatisme essentiellement acide d’âge Cambrien moyen au sein de la chaîne varisque française.
  • Recouvrant ces formations de socle, au sud du territoire (partie Deux-sèvres), les assises du Crétacé d’âge Cénomanien correspondent à une plaine inclinée vers le nord, d’altitude comprise entre 60 et 40 m NGF ; cette plaine supporte des collines crayeuses (Turonien) atteignant 120 m d’altitude . Les dépôts crétacés reposent en discordance sur les étages antérieurs.
  • Au sud du Maine-et-Loire, une région plus accidentée dans le secteur de Doué-la-Fontaine et de Montreuil-Bellay avec la faille du Layon se poursuivant à l’est par la faille du Loudunais (d’âge hercynien et qui a rejoué dans un sens différent au Tertiaire). Par le biais de ce jeu de failles profondes d’orientation WNW-ESE, sont délimités le horst de Doué-la-Fontaine (remplissage par les faluns du Miocène dont l’épaisseur atteint 23 m) et, plus à l’Est, une plaine tabulaire légèrement surhaussée est formée par les calcaires résistants du Jurassique moyen (50 à 70 m d’altitude) ;
  • En remontant vers la Loire se trouve ensuite une dépression (d’altitude 30 à 40 m) déterminée principalement par l’affleurement des sables et argiles du Cénomanien inférieur. Dans le sud Saumurois, la dépression est dominée au nord par la cuesta turonienne constituée par l’empilement de la craie turonienne, des sables sénoniens et recouverte par les formations détritiques de la fin du Sénonien au Barthonien.

Les vallées du Thouet et de l’Argenton au centre, de la Dive à l’est et du Layon à l’ouest sont orientées vers le nord (bassin de la Loire) et entaillent les auréoles successives correspondant aux assises décrites ci-dessus. Ces vallées sont étroites et profondes en terrains cristallins (le Thouet à Thouars, l’Argenton à Massais), larges et très évasées au droit des terrains peu résistants du Crétacé où de vastes terrasses alluviales les bordent ; elles sont à nouveau très resserrées au passage des calcaires durs du Jurassique moyen (le Thouet à Montreuil-Bellay et la Dive à La Motte-Bourbon).

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Hydrogéologie

Hydrogéologie Thouet

Les aquifères de socle,

Ils sont présents sur les trois-quarts est du territoire et sont schématiquement constitués par deux niveaux superposés et connectés : du haut vers le bas, les altérites (roche altérée) et la roche fissurée. Ces deux niveaux sont interdépendants mais n’ont pas les mêmes caractéristiques hydrodynamiques : la roche altérée est plutôt argileuse et capacitive alors que l’horizon fissuré est plus transmissif. En général, les puits fermiers de large diamètre captent l’eau des altérites alors que les forages traversent les deux niveaux (altérites et roche fissurée). Ce type d’aquifère est en général peu productif et ne permet pas des débits d’exploitation élevés (inférieurs à 10 m3/h).

L’aquifère des calcaires du Dogger (Jurassique moyen)

Il est formé par les calcaires fissurés à silex des étages Aalénien à Callovien. Sa puissance totale atteint 35 à 45 m. Cet aquifère est libre dans sa partie méridionale entre Thouars et la vallée de la Dive ainsi que dans sa partie septentrionale de Montreuil-Bellay à Morton. Au sud de la faille de Montreuil-Bellay, l’aquifère est captif sous les argiles de base du Cénomanien ; au nord-est, il devient captif sous les marnes de l’Oxfordien moyen.

Les eaux souterraines circulent dans un réseau de fractures et de fissures affectant les calcaires : la productivité est donc variable car elle dépend du degré de fissuration de la roche. Les quelques forages qui exploitent l’eau de cette nappe fournissent des débits compris entre 15 et 70 m3/h.

Au point de vue hydrochimique, les eaux sont bicarbonatées, légèrement magnésiennes, de dureté totale importante (TH = 31°), de pH pratiquement neutre. La fraction minérale atteint 300 à 350 mg/L. La teneur en nitrate peut atteindre 30 mg/L dans l’aquifère libre.

L’aquifère du Cénomanien

La partie inférieure du Cénomanien (graviers et sables glauconieux) constitue le réservoir de cet aquifère. Les graviers de base du Cénomanien recèlent des ressources en eau importantes. Ces graviers ont une épaisseur variable et de nombreux puits ou forages sont creusés jusqu’à leur niveau. Des débits de l’ordre de 80 m3/h sont courants, mais l’eau est souvent ferrugineuse. La nappe libre du Cénomanien devient captive sous les marnes du Cénomanien moyen et supérieur. En recouvrement du Jurassique, il est limité à la base par les niveaux d’argile feuilletée plus ou moins continus qui le séparent imparfaitement de l’aquifère du Jurassique moyen.

Les nappes du Cénomanien et du Dogger sont identifiées comme des nappes réservées en priorité pour l’alimentation en eau potable (NAEP) dans le SDAGE Loire-Bretagne. La nappe du Cénomanien est également classée en Zone de répartition (ZRE) afin de mieux contrôler l’évolution des prélèvements au sein de cette ressource et ainsi améliorer et préserver son état quantitatif.

D’autres aquifères d’importance plus locale sont présents sur le territoire

  • Les formations du Sénonien-Turonien (craie et sables) sont exploités par quelques forages mais délivrent de faibles débits. Des sources jalonnent la base du Turonien : elles sourdent au contact des Marnes à Ostracées.
  • Les formations tertaires et notamment les calcaires lacustres ont des ressources aquifères très limitées qui ne sont, de ce fait, qu’exceptionnellement
  • utilisées.
  • La nappe des alluvions du Thouet. Les débits obtenus sont en général limités (5 m3/h). Ce sont les alluvions grossières de la base qui, au contact du Cénomanien sablo-argileux, constituent le meilleur niveau aquifère.
Carte hydrogéologique des masses d’eau souterraines libres du SAGE Thouet

Carte hydrogéologique des masses d’eau souterraines captives du SAGE Thouet

Sources consultées :

Notices explicatives des feuilles géologiques 512 et 485

Lucassou F., Allier D., Chrétien P. avec la collaboration de Féret M.-J., Jegou J.-P. (2011) - Élaboration de règles de gestion volumique de la ressource en eau souterraine - Bassin Versant du Layon. Rapport final - BRGM/RP-60065-FR, 53 p., 25 ill., 7 ann.

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SAGE Thouet