PRELEVEAU, phase 1 - Résultats

Phase 1 : Etat des lieux sur les données de prélèvements en eau, les outils, les besoins et recommandations.

Le besoin

Plusieurs territoires de la région Pays de la Loire présentent un déficit chronique de la ressource en eau (eau souterraine et eau de surface) en période d’étiage, impactant fortement l’état écologique des cours d’eau et pouvant être à l’origine de conflits d’usages.

Dans cette région comme ailleurs sur le territoire national, la problématique de gestion des ressources en eau et des prélèvements s’avère de plus en plus prégnante. Compte tenu de ce constat et des conséquences déjà palpables du changement climatique, l’amélioration et le partage des connaissances entre les différents services s’imposent comme une nécessité pour maitriser les enjeux des territoires.

Dans ce contexte, un projet PRELEVEAU a été initié par le BRGM, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et la DREAL Pays de la Loire pour identifier et développer des services numériques autours des données de prélèvements pour les acteurs du territoire impliqués dans des missions de gestion des ressources en eau.

Il est ici utile de préciser que ce projet porte sur la connaissance des points de prélèvements en eau dans le milieu et des volumes prélevés. Un point de prélèvement matérialise un point de connexion physique, géographiquement individualisé, entre une seule ressource en eau et un dispositif technique de captage d’eau (Sandre, 2011). Dans la pratique, c’est bien la connaissance des volumes prélevés au niveau d’un point de prélèvement qui permet de caractériser au mieux la pression exercée sur une ressource en eau.

Les résultats

La première phase d’état des lieux, engagée en février 2022 et achevée en juin 2023, a consisté à engager des concertations entre le BRGM et différents producteurs et utilisateurs des données de prélèvements sous forme de questionnaires, d’entretiens bilatéraux et d’ateliers de réflexion destinés à un panel élargi d’acteurs locaux.

De ce travail collaboratif, il ressort des besoins et des points d’attentes forts comme :

  • Définir et employer un identifiant unique pour chaque point de prélèvement ;
  • Avoir un langage commun, des procédures communes et des modèles d’échanges simplifiés ;
  • Améliorer la nature et la qualification des données actuellement disponibles (l’accès, la localisation, l’exhaustivité, la fiabilité, le pas de temps) ;
  • Simplifier les procédures de déclaration des prélèvements avec la prise en compte de tous les ouvrages même domestiques ;
  • Répondre aux besoins d’une gestion des ressources en eau pertinente, de l’importance d’avoir accès à des données opérationnelles, recoupées et actualisées (gestion des étiages) ;
  • Développer une solution de bancarisation (outil et procédures) pouvant être employée par les différents types de structures (Collectivités, Syndicats, SAGEs notamment) ressort comme un autre point indispensable.

En parallèle, la collecte auprès des différents acteurs locaux (DTT, Syndicats d’AEP, OUGC, Sage, …) et l’analyse des différents jeux de données (état des bases de données, absences de données, incohérences,… et éventuelles limites d’accès) ont permis de dresser un panorama des données de prélèvements existantes à l’échelle de la région.

Sur cette base et dans l’objectif d’identifier et développer des services numériques autour des données de prélèvements, plusieurs recommandations ont été décrites dans cette étude, à la fois sur l’acquisition de la donnée de prélèvement (localisation et descriptif de l’ouvrage) ainsi que sur la gestion, structuration des jeux de données et l’interopérabilité entre jeux de données (référentiels, identifiants, …).

Cette partie amont sur les pratiques est un prérequis à une gestion commune de la donnée. En supposant ces prérequis acceptés et diffusés, une proposition de structuration de services numériques est faite dans le cadre de ce travail en différentiant deux aspects : un modèle de données et une plateforme d’échange.

En effet, sur la base des éléments recueillis, le BRGM a constitué une liste de champs à minima nécessaires pour répondre à la plupart des besoins, élaboré un modèle de données et un premier schéma de plateforme a été établi pour mettre en commun les données prélèvements, agrémentée d’outils de visualisation et d’extraction.

L’utilisation

Cette proposition de plateforme d’échange sur les données « prélèvements » des Pays de Loire a pour vocation de mutualiser et de simplifier l’accès à l’information aussi bien pour les utilisateurs que les producteurs dans un environnement sécurisé.

Il s’agit aussi à moyen terme de proposer différents traitements pour les points d’attentes identifiés comme réaliser des bilans à l’échelle d’un territoire (bassin versant, masse d’eau, …) ou évaluer l’efficacité des mesures de limitation de prélèvement prises par arrêté.

Perspectives, suite

Bien que des éléments puissent être apportés pour démontrer la faisabilité technique de ces outils, l’adhésion des acteurs n’est pas acquise et le succès de cette démarche tiendra principalement au bien-fondé et à la plus-value apportée comme une charge de travail économisée pour gérer ces données de prélèvements ainsi qu’à la pérennité du système de mise en commun des données collectées. Ces aspects seront essentiels à prendre en compte pour la suite du projet.

Les partenaires du projet n’ont pas souhaité enclencher la suite prévue du projet dont le programme technique s’avère inadapté compte tenu des résultats de la phase 1.

Ce sujet reste néanmoins prégnant compte tenu des enjeux scientifiques et techniques mais aussi des enjeux d’appui aux politiques publiques et d’optimisation de la dépense publique.

Les partenaires :

  • DREAL Pays de la Loire
  • Agence de l’eau Loire-Bretagne
  • BRGM

Pour en savoir plus : Rapport public BRGM/RP-71841-FR

Publié : juil. 2023 - Actualisé : oct. 2023

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