Géologie et hydrogéologie

Le territoire du SAGE de la Sèvre Niortaise est situé à la limite septentrionale du Bassin Aquitain et est essentiellement occupé par la plaine alluviale horizontale et basse du Marais poitevin. Cette dépression callovo-oxfordienne marneuse (ancien golfe marin du Poitou) a été partiellement remblayée par des sédiments quaternaires récents, restés horizontaux.

Géologie

Carte géologique du SAGE de la Sèvre niortaise et du Marais poitevin

La dépression callovo-oxfordienne s’enchâsse entre des plaines sèches plus élevées, de substratum du Jurassique. Au Nord, les calcaires du Jurassique moyen (Bajocien et Bathonien) constituent le substratum de la Plaine Vendéenne, où les affleurements en larges bandes orientées ENE-WSW traduisent dans l’ensemble la structure isoclinale de toute la série du Jurassique en bordure septentrionale du bassin d’Aquitaine.

La série Jurassique comprend les formations suivantes (depuis la base jusqu’à l’affleurement) :

  • à la base, la série débute par un niveau d’argiles rouges au-dessus desquelles viennent des argiles vertes où sont intercalés des bancs dolomitiques. C’est l’Infra-Lias.
  • le Jurassique inférieur (Lias) comporte ensuite un premier membre (Hettangien-Sinémurien) représenté par des calcaires compacts à structure oolithique puis un autre (Pliensbachien) composé de calcaires plus ou moins argileux devenant gréseux au sommet. Les marnes du Toracien constituent ensuite un niveau continu et relativement épais.
  • le Jurassique moyen (Dogger) débute par les calcaires graveleux du Bajocien. Les formations du Bathonien viennent ensuite avec des calcaires graveleux à bancs marno-calaires banc pourri ») puis des calcaires gris. Le Bathonien se termine par un banc remarquable car très fossilifère de calcaire gris roux conglomératique.
  • le Callovien n’affleure guère en-dehors du Marais et de ses bordures. Il comporte deux couches marneuses imperméables alternant avec deux assises plus dures (calcaires argileux)

Les anciennes îles du golfe qui dominent la plaine de remblaiement argileux du Marais constituent autant de buttes-témoins constituées de calcaires du Jurassique respectées par l’érosion.

Les formations de socle appartenant au Massif Armoricain n’affleurent pas sur la partie vendéenne du SAGE. Ces formations, affleurantes plus au Nord, sont ici recouvertes en discordance majeure par les formations secondaires du Bassin aquitain, elles-mêmes surmontées par les terrains quaternaires du Marais poitevin.

Hydrogéologie

Hydrogéologie Sèvre niortaise

Le réseau hydrographique est très contrasté sur le territoire et reflète la perméabilité des terrains :

  • quasiment absent sur la plaine et donc sur les terrains calcaires karstiques du Dogger. Le régime des principales rivières est ici fortement influencé par le niveau des nappes du Jurassique ; .
  • très dense avec des canaux dont la présence est induite par les argiles imperméables du marais (Bri).

Au sein du Jurassique, la succession lithostratigraphique détermine deux grands systèmes aquifères d’importance régionale séparés par l’éponte que constituent les marnes du Toarcien (Aalénien), et un aquifère d’intérêt uniquement local :

Log stratigraphique simplifié des formations sédimentaires dans le SAGE de la Sèvre niortaise et du Marais poitevin
Source : notice de la carte géologique de Fontenay-le-Comte

Aquifère du Dogger

Cet aquifère calcaire de type karstique (Bathonien-Bajocien) se trouve à l’état captif (sous les formations argileuses du Callovien ou du Quaternaire) ou libre (alors très vulnérable aux pollutions de surface). L’ensemble de la plaine calcaire constitue son bassin d’alimentation, soit près de 500 km2. Les débits sont variables selon la fracturation et la karstification de la roche, mais peuvent être importants (jusqu’à 300 m3/h). En période de hautes eaux, cette nappe déborde par surverse sur le marais mouillé du Marais Poitevin.

Aquifère de l’Infra-Toarcien (ou Lias) 

Cet aquifère multicouche correspond aux calcaires, dolomies et grès de l’Hettangien au Pliensbachien. Sa productivité peut varier dans des proportions importantes (1 à 200 m3/h) selon le degré de karstification des calcaires et la structure du réservoir. L’aquifère du Lias présente deux types de perméabilité : fissurale dans les formations carbonatées et d’interstice dans les horizons gréseux.

Le socle varisque et les argiles infraliasiques constituent le substratum de l’aquifère. Il peut alimenter par drainance verticale l’aquifère du Dogger sus-jacent. L’alimentation en eau de la nappe du Lias inférieur se fait par infiltration directe des eaux de pluies dans la zone d’affleurement des calcaires, mais aussi par drainance descendante à travers l’éponte marneuse du Toarcien, ou par le réseau de fractures. Cet aquifère bénéficie d’une bonne protection vis-à-vis des pollutions de surface lorsqu’il devient captif sous les marnes du Toarcien. Néanmoins, de nombreux accidents tectoniques le mettent en contact avec l’aquifère du Dogger, plus vulnérable aux pollutions de surface.

Coupe transversale schématique nord-sud de Thiré à Nailliers
(Source : Notice de la carte géologique BRGM au 1/50.000, feuille n° 0586)

Aquifère de l’Infralias

Localement, un horizon de sables et grès infraliasiques peut fournir un débit exploitable de 10 à 60 m3/h. L’étendue de ce réservoir est limitée à une bande Nord-ouest / Sud-est large de 1 à 2 km entre Auzay et l’Hermenault.

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SAGE Sèvre niortaise et Marais poitevin