Qui fait quoi ?
La distribution de l’eau potable, de la source jusqu’au robinet, est un service public confié aux collectivités territoriales (municipalités, syndicats intercommunaux…). Ils déterminent librement leur mode de gestion : soit directement, on parle alors de régie publique, soit en déléguant à une entreprise privée. On parle dans ce cas de délégation de service public (ou d’affermage).
Les enjeux de la distribution d’eau potable
Une fois rendue potable, l’eau est envoyée grâce à des pompes dans des réservoirs où elle est stockée, avant d’être acheminée par un réseau de canalisations souterraines dans les habitations. La distribution commence donc à la sortie de la station de traitement pour aller jusque dans les habitations. Le compteur marque le début du réseau privé.
A partir des réservoirs partent donc des canalisations acheminant l’eau jusqu’aux habitations, aux exploitations agricoles, aux sites industriels et autres utilisateurs d’eau. Le réseau français est constitué de près d’1 million de kilomètres de canalisations. Ce réseau, long de centaines de kilomètres, doit être régulièrement entretenu et réparé. Comme toute infrastructure, ce réseau souterrain doit aussi être renouvelé pour qu’il puisse continuer d’assurer son rôle de distribution d’eau potable.
Faute de renouvellement ou d’entretien des canalisations (sous-investissement), l’âge avancé du réseau est une des explications aux fuites rencontrées dans ces canalisations. En France, environ 20 % de l’eau produite dans les stations de traitement d’eau potable ne parvient pas aux robinets des usagers, soit 1 Litre sur 5 en moyenne (EauFrance.fr, 2022) ! Ce taux de perte peut même atteindre jusqu’à 40 % localement (ITEA, 2014).
Dans les rues, sous vos pieds, des kilomètres de réseau permettent d’acheminer l’eau jusqu’aux robinets, douches, toilettes
La recherche de la performance
Les innovations récentes permettent d’améliorer progressivement la performance du service. Il existe aujourd’hui des méthodes de diagnostic de l’état de dégradation des conduites, mais aussi des outils de modélisation hydraulique et des systèmes d’information géographique (SIG), pour suivre en temps réel la distribution. Il est possible, par exemple, d’être alerté immédiatement en cas de fuite. Certaines communes ou communautés de communes, procèdent également à la sectorisation du réseau, avec l’implantation de débitmètres à chaque tronçon.
L‘utilisation de capteurs acoustiques plus performants permet d’être plus réactif qu’auparavant, ou encore, la mise en place de renouvellement planifié des réseaux permet d’anticiper sur la rupture éventuelle de canalisations, souvent en raison de leur âge avancé.
Les contrats de gestion du service d’eau potable engagent de plus en plus les entreprises sur une performance de service, en termes de limitation des fuites et de préservation de la ressource.
En ce qui concerne les relations aux abonnés, la télé-relève des compteurs est désormais largement déployée.